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Faune et flore : Reptiles

Faune et flore : Reptiles

Contrairement aux idées reçues, la plupart des reptiles de France sont inoffensifs et jouent un rôle crucial dans l’équilibre des écosystèmes. Les lézards et serpents contribuent à réguler les populations d’insectes et de rongeurs, tandis que certaines espèces de tortues occupent des milieux humides fragiles. Malheureusement, de nombreux reptiles sont aujourd’hui menacés par la destruction de leurs habitats, la pollution et les perturbations humaines, ce qui rend leur observation encore plus précieuse.

Vipère aspic

Vipère aspic

La vipère aspic est l’un des serpents venimeux les plus connus de France. De taille moyenne (60 à 80 cm), elle se distingue par sa tête triangulaire bien marquée, ses pupilles verticales et son corps trapu. Sa coloration varie énormément, du gris clair au brun foncé, avec des motifs en zigzag ou marbrés. La vipère aspic chasse de petits rongeurs, lézards et oiseaux au sol, qu’elle neutralise grâce à son venin. Craintive, elle ne mord que si elle se sent menacée, préférant fuir ou se camoufler. Malgré sa réputation, les accidents restent rares et rarement graves. Elle joue un rôle écologique important dans la régulation des petits mammifères.

Où l’observer : Présente dans une grande partie de la France méridionale et centrale, la vipère aspic évite les zones trop humides ou trop froides. On la trouve dans les landes, coteaux secs, murets en pierre, forêts claires et lisières ensoleillées. Les Causses, le Massif central, le sud des Alpes et les Pyrénées sont des zones favorables. Les meilleures chances d’observation se situent au printemps et en automne, quand elle s’expose au soleil pour réguler sa température. Prudence et respect sont de mise : observer à distance avec des jumelles est la meilleure approche.

Couleuvre verte et jaune

Couleuvre verte et jaune

Grande couleuvre non venimeuse pouvant dépasser 1,50 m, la couleuvre verte et jaune est facilement reconnaissable à sa robe mêlant écailles noires et jaunes qui lui donnent un aspect marbré. Vive et agile, c’est une excellente grimpeuse et nageuse. Elle chasse surtout lézards, petits mammifères et oisillons, qu’elle saisit et avale vivants. Contrairement à la vipère, sa tête est fine, ses pupilles sont rondes, et son corps élancé. Bien que totalement inoffensive pour l’humain, elle peut impressionner par sa taille et son comportement défensif quand elle est surprise.

Où l’observer : Très répandue dans le sud et l’ouest de la France, elle affectionne les milieux secs, ensoleillés et riches en cachettes : murets de pierres sèches, broussailles, talus, friches, jardins en bordure de villages. Elle est particulièrement abondante dans le Sud-Ouest, la vallée du Rhône, la Provence et la Corse. Active surtout au printemps et en été, on peut la voir traverser un chemin, se chauffer sur un mur ou grimper dans la végétation. La patience, l’œil attentif et les sorties matinales augmentent les chances de rencontre.

Lézard vert occidental

Lézard vert occidental

Ce grand lézard, pouvant atteindre 40 cm de long, est l’un des plus beaux reptiles de France. Son corps est vert vif, parfois moucheté de noir, avec une gorge bleue très marquée chez les mâles adultes. Actif de mars à octobre, il chasse insectes, araignées et petits invertébrés. Craintif, il se cache rapidement dans les buissons ou les hautes herbes à la moindre alerte, mais son éclatante coloration le rend très visible au soleil. Espèce typique des lisières et friches, il joue un rôle de régulateur dans les écosystèmes en limitant les populations d’invertébrés.

Où l’observer : Présent dans une grande partie de la France de plaine et de moyenne montagne, sauf dans le nord où il est plus rare. On le trouve surtout dans les lisières, haies, prairies buissonnantes, murets de pierres sèches et friches ensoleillées. Les régions méditerranéennes, le sud-ouest et la vallée du Rhône offrent de très bons sites d’observation. Les journées chaudes de printemps et d’été sont idéales pour surprendre ce lézard prenant le soleil sur une pierre ou un tronc.

Cistude d’Europe

Cistude d’Europe

La cistude d’Europe est une petite tortue aquatique discrète, mesurant entre 12 et 20 cm de long. Sa carapace sombre, ponctuée de fines taches jaunes, la camoufle parfaitement dans les zones humides. Espèce semi-aquatique, elle passe beaucoup de temps dans l’eau mais vient régulièrement se chauffer au soleil sur des troncs ou berges dégagées. Son régime alimentaire est opportuniste : insectes aquatiques, mollusques, amphibiens, mais aussi végétaux et charognes. Très discrète, elle est menacée par la destruction des zones humides et la concurrence des tortues exotiques relâchées dans la nature.

Où l’observer : La cistude est présente de manière fragmentée en France, surtout dans le Sud-Ouest, le Centre, la Camargue, la vallée de la Loire et la Corse. Elle affectionne les étangs, marais, rivières lentes et fossés ensoleillés. L’observation est difficile, mais on peut parfois la voir au printemps ou en été, alignée sur un tronc flottant en plein soleil. Les réserves naturelles de zones humides (comme la Brenne ou la Camargue) sont des lieux privilégiés pour l’apercevoir.

Orvet fragile

Orvet fragile

L’orvet est un reptile sans pattes qui ressemble à un petit serpent, mais il s’agit en réalité d’un lézard évolué. De couleur brun-cuivré à grisâtre, mesurant de 30 à 45 cm, il possède des paupières mobiles et peut régénérer sa queue, ce qui le distingue des serpents. Inoffensif et discret, il se nourrit de limaces, vers de terre et insectes du sol, ce qui en fait un allié précieux pour les jardiniers. L’orvet est appelé « fragile » car il peut perdre sa queue facilement s’il est saisi. Espèce crépusculaire et souterraine, il se laisse rarement voir longtemps.

Où l’observer : L’orvet est répandu dans presque toute la France, y compris dans le nord et l’ouest. On le rencontre dans les prairies, jardins, haies, lisières forestières et friches humides. Il aime les sols meubles, frais et riches en cachettes comme les tas de bois, de pierres ou de feuilles mortes. Pour l’observer, il faut chercher tôt le matin ou par temps humide, quand il sort se réchauffer. Soulever doucement une planche, une tôle ou un tas de compost peut parfois révéler sa présence.